La pollution des sols constitue l’une des menaces pour la santé des écosystèmes des sols en Europe, en termes de complexité, de toxicité et de récalcitrance. On recense environ 2,8 millions de sites potentiellement contaminés, dont 650 000 sont identifiés comme nécessitant une action de remédiation ; de ce nombre, seuls 15 % ont déjà été traités [État de la contamination locale des sols en Europe : Révision de l’indicateur « Progress in the management Contaminated Sites in Europe » (No JRC107508), 2018]. Selon des estimations récentes, les huiles minérales et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), également communément appelés hydrocarbures pétroliers totaux (TPH), représentent en moyenne 35 % de tous les contaminants présents dans le sol européen. Ce pourcentage passe à 50 % si l’on inclut les composés BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène et xylène) et les composés organiques volatils (COV).
LE PROJET
Les techniques de remédiation des sols actuellement disponibles sur le marché pour lutter contre les contaminations organiques varient d’un pays de l’UE à l’autre, mais elles consistent principalement en l’enfouissement (30 % en moyenne), l’application de traitements physico-chimiques (c’est-à-dire la désorption thermique (DT)) (50 % en moyenne) et la bioremédiation conventionnelle (5-40 %). Les deux premières solutions consomment beaucoup d’énergie. De fait, l’enfouissement ne doit pas être considéré comme une technologie de traitement, puisque cela consiste uniquement à déplacer des terres polluées non traitées vers un lieu de confinement. Le traitement thermique, bien qu’il présente l’évident avantage d’être un processus de courte durée, consomme énormément d’énergie à toutes les étapes, conduisant à des émissions moyennes de gaz à effet de serre (GES) allant jusqu’à 70 kg CO2-eq/m3 de sol traité (J. Clean. Prod. 186:514). De plus, il en résulte la génération d’un sol « mort » (bien que plus propre).
À l’inverse, la bioremédiation peut être réalisée sur site sur des sols excavés disposés en biopiles (150-1 000 m3 de sol chacune). Les biopiles sont conçues pour favoriser l’activité bactérienne autochtone ou allochtone et pour stimuler le processus métabolique de biodégradation, assurant ainsi la dégradation des polluants organiques jusqu’à la minéralisation. Cette technique de remédiation est la solution la plus respectueuse de l’environnement disponible sur le marché à ce jour, car elle consomme moins d’énergie (uniquement nécessaire pour l’excavation et l’aération du sol) et elle n’a aucun impact négatif sur les fonctions du sol. Cependant, sa principale limitation réside dans le fait qu’elle est peu efficace pour éliminer les TPH à chaîne longue : la capacité d’élimination de la désorption thermique (DT) est >99 % (Engineering (2016) 2:426) tandis que la bioremédiation atteint un pourcentage qui peut être aussi faible que 20 % pour les TPH altérés (Int. J. Environ. Sci. Technol. 12:3597).
Environnemental et social
- Éliminer les polluants organiques pétroliers des sols contaminés d’anciens sites industriels jusqu’à parvenir aux objectifs sanitaires nécessaires pour la réutilisation des sols.
- Promouvoir la mycoremédiation et démontrer qu’il s’agit d’une technologie de bioremédiation efficace.
- Réduire les impacts environnementaux des procédés de dépollution, en utilisant la mycoremédiation à la place de technologies conventionnelles.
- Promouvoir le principe de l’économie circulaire, en procédant à la réutilisation des sols (au lieu de l’enfouissement) et en utilisant des sous-produits agro-industriels et des déchets verts urbains.
Technologique
- Démontrer la viabilité d’une production rentable de formulations à base d’inocula fongiques capables de survivre dans des conditions de mycoremédiation à grande échelle.
- Démontrer la viabilité de la mise à l’échelle des biopiles fongiques aérées statiques, en parvenant à une élimination efficace.
- Développer des outils commerciaux spécifiquement conçus pour la surveillance de la mycoremédiation.
Marché et réplicabilité
- Établir des lignes directrices générales pour la mise en œuvre de la mycoremédiation.
- Réduire les coûts de la remédiation par rapport aux technologies conventionnelles.
- Valider la proposition de valeur et le modèle associé pour l’exploitation commerciale des stratégies de mycoremédiation et des outils de surveillance développés dans le cadre du projet.
- Confirmer la reproductibilité et la transférabilité de la stratégie de mycoremédiation dans différentes conditions et avec différents polluants.
- Diffuser les résultats du projet pour permettre la reproductibilité et la transférabilité de la technologie de mycoremédiation à d’autres scénarios européens.
Nous voulons que le schéma fonctionne comme un diagramme interactif. En cliquant sur chacun des éléments, ce qui suit doit apparaître :
- ACTION A.1 : Actions préparatoires
- ACTION B.1 : Conception des prototypes
- ACTION B.2 : Essai pilote des mycopiles
- ACTION B.3 : Lignes directrices et contribution aux réglementations de l'UE
- ACTION B.4 : Réplication et transférabilité
- ACTION B.5 : Droits de propriété intellectuelle et plan de développement commercial
- ACTION C.1 : Suivi de la durabilité du projet
- ACTION C.2 : Suivi et mesure des indicateurs de performance du projet LIFE (responsable : Eurecat)
- ACTION D.1 : Activités de dissémination
- ACTION D.2 : Journées portes ouvertes et mise en réseau
- ACTION E.1 : Gestion de projet et ensemble des opérations du projet
- Sous-action A1.1. Autorisations légales (responsable : Kepler)
- Sous-action A1.2. Caractérisation des sites pilotes (responsable : Valgo)
- Sous-action A1.3. Mise en place du Conseil consultatif (responsable : Eurecat)
- Sous-action B1.1. Évaluation de la biotraitabilité (responsable : Universidad Autónoma de Madrid)
- Sous-action B1.2. Conception des mycopiles (responsable : Università degli Studi della Tuscia)
- Sous-action B1.3. Développement de MYCOTRAPS (responsable : Isodetect)
- Sous-action B2.1. Production d’inocula fongiques (responsable : Novobiom)
- Sous-action B2.2. Adaptation du site et construction des mycopiles (responsable : Valgo)
- Sous-action B2.3. Exploitation des mycopiles (responsable : Kepler)
- Sous-action B2.4. Validation de MYCOTRAPS et de l’ensemble des outils de surveillance (responsable : Isodetect)
- Sous-action B3.1. Lignes directrices pour la mise en œuvre de la mycoremédiation (responsable : Eurecat)
- Sous-action B3.2. Contributions aux normes et réglementations de l’UE (responsable : Eurecat)
- Sous-action B4.1. Plan de réplication et transférabilité (responsable : Kepler)
- Sous-action B4.2. Mycopile pilote pour l’essai de transférabilité (responsable : Universidad Autónoma de Madrid)
- Sous-action B4.3. Mise en œuvre des lignes directrices pour favoriser la réplication (responsable : Eurecat)
- Sous-action B5.1. Plan de protection des droits de propriété intellectuelle (responsable : Eurecat)
- Sous-action B5.2. Plan de développement commercial (responsable : Novobiom)
- Sous-action C1.1. Suivi de l’impact environnemental (responsable : Eurecat)
- Sous-action C1.2. Suivi de la durabilité économique (responsable : Eurecat)
- Sous-action C1.3. Suivi de l’impact socio-économique (responsable : Eurecat)
- Sous-action C1.4. Suivi de l’évaluation des risques sanitaires (responsable : Kepler)
- Sous-action D1.1 Stratégie de communication et plan de dissémination (responsable : Eurecat)
- Sous-action D1.2 Développement d’outils de dissémination (responsable : Eurecat)
- Sous-action D1.3 Autres outils de dissémination (responsable : Eurecat)
- Sous-action D2.1 Ateliers et journées portes ouvertes (responsable : Eurecat)
- Sous-action D2.2 Mise en réseau avec d’autres projets et organisations (responsable : Eurecat)
- Sous-action D2.3 Participation à des événements internationaux (responsable : Eurecat)
- Sous-action D2.4 Réseautage social (responsable : Eurecat)
- Sous-action E1.1 Coordination du projet par EURECAT (responsable : Eurecat)
- Sous-action E1.2 Conseil consultatif (responsable : Eurecat)
- Sous-action E1.3 Après le Plan LIFE (responsable : Eurecat)
Environnemental et social
- Taux d’élimination des polluants organiques (TPH) supérieur à 90 %, en dessous de la concentration requise pour la réutilisation des sols conformément à la législation en vigueur dans chaque pays.
- Réduction de la toxicité du sol >75 %, pour obtenir un sol traité d’une qualité compatible avec les usages industriels et/ou résidentiels.
- Réduction des impacts environnementaux par rapport au scénario de désorption thermique de référence : 90 % de réduction d’énergie, 55 % de réduction des impacts au réchauffement climatique, tout en gardant une réduction de la toxicité équivalente.
- Valorisation de 100 m3 de déchets agro-industriels (substrats de champignons usés et déchets lignocellulosiques) comme amendement des inocula fongiques.
Technologique
- Production de 100 m3 d’inocula fongiques avec un protocole optimisé pour la préparation d’inocula à grande échelle.
- Obtention d’un nouveau prototype de microcosme in situ (MYCOTRAP) et de deux outils de suivi associés pour contrôler et valoriser la réussite de la technologie de mycoremédiation.
Marché et réplicabilité
- Présentation de cas de mise en œuvre réussie pour favoriser la mise en œuvre à grande échelle, et ainsi démontrer la réplicabilité de la technologie sur différents sols et dans diverses conditions climatiques, etc.
- Élaboration de lignes directrices générales pour la mise à l’échelle de la technologie de mycoremédiation.
- Valeurs CAPEX et OPEX pour évaluer les coûts d’investissement et d’exploitation d’une remédiation à grande échelle. Les coûts attendus sont inférieurs à 75 €/m3 de sol, réduisant ainsi les coûts du scénario de référence (désorption thermique) d’au moins 25 %.
- Un plan de développement commercial a été élaboré, conformément au plan de développement stratégique de chaque partenaire, pour commercialiser la technologie et le nouvel outil de surveillance dans toute l’UE.
- Démonstration de la transférabilité de la mycoremédiation à différents polluants (fluide caloporteur).